CÔTE D’IVOIRE : ADO PEUT-IL ABANDONNER LES IVOIRIENS EN PLEIN VOL ? (CONTRIBUTION)

Debat public Politique

Rumeurs de démission par-ci, rumeurs de mort d’Alassane Ouattara par-là, le Président de la République, peut-il abandonner les Ivoiriens en plein vol ?

Depuis qu’Alassane Ouattara est entré en politique, une partie de la classe politique nous a servi du ridicule ! Installé à la Primature par feu Félix Houphouët Boigny, l’ex-Gouverneur de la BECEAO et Monsieur Afrique au FMI a tout de suite été l’objet de critiques et de malveillances. Point besoin de réveiller les vieux démons de l’exclusion et de l’ostracisme des ivoiritaires du PDCI-RDA.

En 1990, une frange des hommes politiques en vue, a très vite trouvé en Alassane Ouattara, un virtuel Présidentiable. Et en moins de deux années de gouvernance, il réussit à redresser l’économie et les finances publiques. Il est déjà dans le collimateur des hommes du successeur constitutionnel du vieux sage de Yamoussoukro. Le fils de Dramane Ouattara et de Nabintou Cissé est soupçonné de vouloir ravir le fauteuil présidentiel. Hors donc le baiser de Juda du Sphinx de Daoukro s’est vite transformé en suspicion, en croc en jambe et autres tacles pour écarter le frère cadet de Gaoussou Ouattara, Député et chef de Canton de Kong. Malgré les clarifications du Président Félix Houphouët Boigny déjà malade, rien n’y fit.

Houphouët mort, Alassane Ouattara fut totalement ignoré lors des obsèques du vieux. L’homme entama dès la fin des funérailles de son père qui l’a fait venir de Dakar pour le jeter dans la mare aux crocodiles, une promotion au FMI. En 1995, après la fronde de Djéni Kobenan qui a abouti à la création du Rassemblement des Républicains, Alassane Ouattara veut être candidat pour affronter Henri Konan Bédié. C’est peine perdue ; il recula et ne revient à la charge qu’en 2000, pour espérer cette fois-ci, participer à la présidentielle d’Octobre 2000. Une fois encore, il sera éliminé car traité de s’être prévalu d’une autre nationalité. En septembre 2002, éclate la rébellion de Soro Guillaume. En novembre 2010, il bat Laurent Gbagbo aux urnes. Ce dernier refuse de céder le pouvoir et fini par être appréhendé par les Forces nouvelles de son Premier Ministre Soro.

Ouattara a trop fait pour hisser son pays dans le peloton de tête des pays pré-émergents.

Le Président de la République que les Ivoiriens attendaient depuis, prend le pouvoir et s’attèle à redresser le pays. Après deux mandats de cinq ans chacun, il est à moins de trois ans de la fin de son troisième mandat. Voilà que les vieux démons de la division et de l’exclusion font surface, le chef de file des ivoiritiaires de 2000, est de retour au pays et veut reconquérir le pouvoir en suscitant une alliance avec le PDCI-RDA d’Henri Konan Bédié. Et depuis des rumeurs de grave maladie du Président de la République sont distillées par les réseaux sociaux. Il est même plusieurs fois annoncé mort.

D’autres Ivoiriens mal intentionnés annoncent sa démission prochaine, avant le terme du troisième mandat. Dégouté par ses comportements anti-africains et même humains, je me suis posé cette violente question : M. Alassane Ouattara, pouvez-vous abandonner les Ivoiriens qui vous aiment en plein vol ? Pour paraphraser le Ministre Malien des Affaires Etrangers, Abdoulaye Maiga, après tous ses travaux pharaoniques initiés ou déjà réalisés, après avoir redonné confiance aux ivoiriens et à la communauté internationale, après avoir remis votre pays sur les rails qu’il n’aurait jamais dû quitter, après avoir fait rêver vos compatriotes, alors que certains de vos admirateurs et de vos militants souhaitent vous voir faire un quatrième mandat, Monsieur le Président, suivrez-vous ceux-ci ou accepterez-vous ce deuxième mandat de la troisième République ? Que retenir de ces fausses rumeurs ? La Côte d’Ivoire connait des tumultes depuis 2000.

Alassane Ouattara a trop vu gros et grand pour son pays ; il a trop fait pour hisser la Côte d’Ivoire dans le peloton de tête des pays pré-émergents ou émergents. La Côte d’Ivoire est aujourd’hui un pays respecté. En matière de démocratie il est en train de construire une démocratie dynamique où il sera de mise : une société de responsabilité et de justice. Car il sait que dans une société où règne l’impunité, naît les injustices, le désordre et la violence. C’est tout naturellement que les réactions du pouvoir face aux actes délictueux sont réprimées. Les adversaires politiques parlent de dérives totalitaires. Il est nécessaire et indispensable que les populations elles-mêmes aient une conscience de la nécessité de la valeur de l’Etat de droit ou du droit au bien-être, au développement humain. Ce qui malheureusement ne semble pas être le cas aujourd’hui. Alassane est entrain de « conférer une âme à l’Etat ivoirien, un esprit à l’administration, un socle à la République, une responsabilité au peuple ivoirien et un sens à la nation ». Pour y arriver il est soutenu par une volonté déterminé et par une vision forte, voire messianique. Que Dieu protège le Président de la République et qu’il éclaire tous les esprits chagrins et funestes.   

Pr. Gbané Abdoulaye

Analyste Politique

Institut Archive du RHDP

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