Prévue pour être achevée en juin 2015 dans le monde, la migration vers la TNT de la plupart des pays d’Afrique subsaharienne est encore en cours. Jusqu’à la fin de 2022, malgré le lancement de plateformes nationales de télévision numérique, peu de pays ont atteint la dernière étape, l’arrêt des signaux analogiques.
En Afrique, malgré de nombreuses annonces, les pays du continent n’ont pas achevé leurs migrations. Selon les données de l’Union Internationale des Télécommunications, 15 pays africains ont achevé leur migration sur les 54 du continent. Le site internet l’UIT révèle que les transitions de l’Algérie, de la Côte d’Ivoire, d’Eswatini, du Gabon, de la Guinée Bissau, du Kenya, du Lesotho, du Liberia, du Malawi, de Maurice, du Maroc, de l’Ouganda, du Rwanda, de la Tanzanie et de la Zambie sont achevées.
Sur le reste du continent, la migration est lancée d’une manière générale sauf dans certains pays comme les Comores, le Burundi ou la République Centrafricaine.
Il y a également le cas de l’Ethiopie qui, selon le site de l’UIT, n’a communiqué aucune information sur sa migration. Ce déficit d’information pose le problème de la communication entre l’organisation et les Etats du continent. Par exemple, en octobre dernier le Botswana a annoncé avoir mis fin à son signal de télévision analogique. Pour la Guinée Equatoriale, bien que le statut de la migration soit « en cours » selon l’UIT, contrairement aux autres pays, aucun détail n’est donné sur la date de lancement du projet de migration, le standard de diffusion ou encore le lancement de l’arrêt des ondes analogiques.
Quoi qu’il en soit, le fait que des pays comme l’Afrique du Sud et le Nigeria, deux des marchés audiovisuels les plus importants du continent n’ont toujours pas achevé leurs migrations est assez paradoxal. La principale raison des retards reste le coût assez élevé de la migration.
En Côte d’Ivoire par exemple, les autorités ont révélé que le projet de migration a nécessité 46,5 millions $ d’investissement. Ce coût devient encore plus important lorsque le pays a une grande superficie à cause du nombre d’infrastructures nécessaires pour couvrir tout le territoire. Dans certains cas, comme au Nigeria, des scandales de corruption, ont également contribué à ralentir le processus.
Le retard dans la migration, en plus de priver les pays de moyens de diffusions plus efficaces et moins contraignants, empêche le progrès au niveau de la mesure d’audience, cruciale pour la publicité audiovisuelle et la pérennité financière des chaînes de télévision. Par ailleurs, la migration est également importante pour le secteur de la télécommunication. En effet les opérateurs télécoms peuvent récupérer et utiliser les fréquences libérées par la télévision analogique. Toutefois, en Afrique, certains pays, notamment les membres de l’Union Africaine de Radiodiffusion, veulent garder ces fréquences. Ils ont annoncé vouloir défendre ce point de vue lors de la World Radiocommunications Conference (WRC) prévue par l’UIT en 2023.
Avec Agence Ecofin