Le gouvernement sénégalais alourdit sa main contre l’opposant Ousmane Sonko. Au lendemain de l’arrestation et la condamnation du maire de Ziguinchor, son parti, Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, L’Ethique et la Fraternité( PASREF) a été dissous ce lundi.
Dans un communiqué signé du ministre de l’Intérieur, Antoine Diome, le gouvernement du Sénégal justifie la mesure par les appels « fréquents » à des « mouvements insurrectionnels » émis par le Pastef, entraînant selon lui de nombreux morts lors des événements de mars 2021 et juin 2023.
Vendredi 28 juillet, à la surprise de l’opposant et de ses proches, M. Sonko a été mis aux arrêts, mais dans une nouvelle affaire. Selon Abdou Karim Diop, le procureur de la République qui s’est exprimé samedi devant la presse, Ousmane Sonko est désormais poursuivi pour « appel à l’insurrection », « association de malfaiteurs », « atteinte à la sûreté de l’Etat », « association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste », « complot contre l’autorité de l’Etat », « actes visant à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves » et « vol » pour des faits commis entre mars 2021 et juin 2023.
« Toutes ces procédures que nous avons énoncées, qui ont causé des dégâts inestimables ainsi que plus d’une quarantaine de morts, convergent inéluctablement vers Ousmane Sonko », a expliqué le procureur. Selon le porte-parole du parti de l’opposant, El Malick Ndiaye, M. Sonko était « en train d’être entendu par le juge pour être inculpé avant d’être placé sous mandat de dépôt » samedi en fin de journée. « On essaiera de lui mettre sur le dos tous les événements qui se sont produits depuis les deux dernières années », a dénoncé Demba Ciré Bathily, le porte-parole du collectif des avocats de M. Sonko.
La Rédaction