La Côte d’Ivoire produit annuellement près de 2,5 millions de tonnes de déchets ménagers. Ces déchets pourraient pourtant, générer des revenus et créer de nombreux emplois.
« Or-dur ». C’est ainsi que le vice-gouverneur du District Autonome d’Abidjan a qualifié, jeudi 20 octobre 2023, les 2,5 millions de déchets produit chaque année en Côte d’Ivoire. N’Cho Kouao Vincent représentait le district d’Abidjan à l’ouverture du premier Forum africain de l’économie circulaire (EcoCir) à Abidjan, jeudi 20 octobre 2023. Il faisait remarquer que les ordures ménagères qui nous assaillent, pouvaient être valorisées et transformées en « or ».
« Chaque Abidjanais produit plus de 280 Kg d’ordures ménagères par an, ramenée à toute la population, la quantité de déchets avoisine 1,4 million de tonnes de déchets dont 16% de déchets secs (plastique, papier, textile, verre, métaux) et 68% de déchets organiques et 16% de matières inertes», a précisé Modeste Guy Dogbo, conseiller du ministre-gouverneur du District autonome d’Abidjan.
Ce Forum qui s’est tenu du 18 au 21 octobre 2023, a rassemblé des spécialistes de l’économie circulaire, des professionnels de différents milieux économiques, des scientifiques, des industriels de différents horizons pour partager leurs expériences en la matière.
À travers des panels, exposés et master class, des activités de recyclage et de revalorisation des déchets, ont été présentées aux participants. Ce fut une aubaine pour plusieurs participants pour exposer leur savoir-faire créatif pour impulser le domaine à travers des produits alimentaires, vestimentaires, ainsi que d’objets et d’œuvres d’art, issus du recyclage et de la transformation des déchets.
Konan Jacques Assahoré, ministre de l’Environnement, du développement durable et de la transition écologique, représentant le Premier ministre Robert Beugré Mambé, a mis en lumière, les avantages de l’économie circulaire, en indiquant
qu’elle offre des opportunités considérables à l’État et à ses démembrements ainsi qu’au secteur privé.
D’abord, aux administrations, elle permet de renforcer le cadre réglementaire en favorisant l’intégration des principes même de ce système économique, de motiver la gouvernance locale participative et de promouvoir la création de nouveaux emplois.
Pour les collectivités locales, elle permet d’optimiser l’utilisation des énergies et des ressources locales, d’activer la gouvernance locale, ainsi que la socialisation des citoyens, en créant également de nombreux emplois.
Pour les industriels et autres opérateurs économiques, l’économie circulaire constitue un puissant levier d’opérationnalisation de l’économie verte, le partenariat public-privé, la responsabilité élargie du producteur. Elle devrait également leur offrir l’opportunité de réaliser des économies et réduire les charges de gestion des déchets. Quant aux citoyens, l’économie circulaire leur permet de mieux consommer en dépensant moins, de privilégier l’achat de services plutôt que le produit.
Konan Jacques Assahoré s’est réjoui de l’organisation de ce forum qui «donne l’occasion aux acteurs et opérateurs intervenant dans divers secteurs d’activités, de dresser de manière concertée, la problématique du développement durable».
À l’attention des différents acteurs économiques, des décideurs et compétences scientifiques présents, N’Cho Kouao Vincent, représentant le district d’Abidjan, a déclaré : «Nous attendons de ce premier forum international qui se tient Abidjan, qu’émergent des orientations, des recommandations et des présentations d’expériences fortes déjà vécues ailleurs, pour nous permettre de mettre en pratique, ce nouveau modèle économique en vue de son application sur toute l’étendue du territoire.»
Ismaël Coulibaly