Il y a un an, en novembre 2022, le gouvernement lançait à Korhogo, le projet de Cohésion Sociale (COSO). Gérôme Patrick Achi, alors Premier ministre, expliquait que ce vaste projet, doté de près de 88 milliards de F CFA, devrait toucher 3200 villages, soit une population de 810 000 personnes issues des villages et groupes de villages, des régions du Bafing, de la Bagoué, du Béré, du Bounkani, du Folon, du Gontougo, du Kabadougou, du Poro, du Tchologo et du Worodougou. 10 régions cibles.
Ce projet est une initiative conjointe de la Banque mondiale et quatre pays de l’Afrique de l’Ouest que sont la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Togo, le Bénin. Son objectif étant « d’améliorer la collaboration régionale et la résilience socio-économique des communautés frontalières dans les régions cibles des pays du Golfe de Guinée exposées aux conflits et aux risques climatiques ». Une bonne nouvelle, une sorte de plan Marshall pour cette zone longtemps éprouvée par les crises traversées par le pays.
Ce projet suscite beaucoup d’espoir en Côte d’Ivoire, en ce sens qu’il constitue une réponse aux nombreux conflits, notamment fonciers qui se multiplient en Côte d’Ivoire. Beaucoup de nos villages peinent à s’accorder sur leurs frontières et le sempiternel conflit agriculteurs-éleveurs demeure dans ses beaux jours. Et dans la plupart des cas, ces violences débouchent sur des morts.
« Les choses avancent bien », s’est confié à Savane Info, un cadre, membre du comité de pilotage du projet en Côte d’Ivoire. Le 25 octobre dernier, une mission de la Banque Mondiale a salué les premiers résultats de ce projet au terme d’une visite sur les sites de Tengréla dans la région de la Bagoué. A savoir, le périmètre maraîcher de 2 hectares à Nigouni, aménagé pour 135 femmes ; le forage pourvu d’une pompe solaire ; le réservoir aérien et de 30 points de prise d’eau ainsi qu’une grille de protection ; le foyer polyvalent de 500 places assises de Néguépié, une aire de jeux ; le marché d’une capacité de 500 vendeurs et 2000 visiteurs équipés de 4 magasins dans ces villages frontaliers avec le Mali.
Vivement que ce projet aille au-delà de sa phase pilote. Qu’il s’étende très rapidement dans tous les villages cibles. De sorte qu’au bout des cinq ans impartis pour son exécution, les populations cibles et au-delà, toute la Côte d’Ivoire, sentent les effets positifs de COSO.
Ténin Bè Ousmane