CAN 2023: LES SUPPORTERS DES AIGLES GONGLÉS À BLOC À KORHOGO

Diplomatie Politique Sport

À moins d’une semaine du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2023), la ville de Korhogo, comme toutes les autres cités hôtes de la compétition, est en ébullition. Les Maliens se mobilisent pour participer activement à cette fête du football africain.

Depuis qu’ils ont su, après le tirage au sort de la CAN 2023, l’identité de leurs adversaires et la ville où ils seront basés, notamment Korhogo, les supporters des Aigles ne chôment plus. Au-delà de la forte communauté malienne déjà sur place, de nombreux supporters des Aigles, résidant dans les villes frontalières avec la Côte d’Ivoire, n’entendent pas se laisser conter l’événement. « Nous héritons du groupe E en compagnie de la Tunisie, de l’Afrique du Sud et de la Namibie. Ce qui nous rassure, c’est que notre équipe sera basée à Korhogo. C’est comme si on jouait chez nous », jubile Kanouté Dramè, opérateur économique à Kadiolo (Mali), et fervent supporter des Aigles. Contacté samedi 6 janvier dernier par Savane Info, cet trentenaire jure que son pays se taillera une place de choix dans cette 34e édition de la CAN, grâce à un soutien plus actif des Maliens. « Korhogo, c’est pratiquement le même climat que Kadiolo, Sikasso ou Bamako…. Je crois que cela va compter pour la suite ». 

De son côté, la Fédération malienne de football (Fémafoot) s’est mise en branle depuis qu’elle a été informée qu’elle logera dans la capitale du District des Savane, une fois en terre ivoirienne dans le cadre de cette compétition panafricaine. Elle y a même dépêché des missions pour s’enquérir des infrastructures sportives qui les attendent. « Beaucoup sont déjà venus », confie un cadre de la ville, membre du comité local du COCAN. 

Au terme de la dernière visite en décembre, le 1er vice-président de la Fémafoot, Moussa Silvain Diakité, accompagné du sélectionneur national, Éric Sékou Chelle et du conseiller à la communication du président, Djibril Traoré, n’avait pas caché sa satisfaction devant les travaux de qualité, réalisés au sein des infrastructures dans la ville de Korhogo, y compris les commodités dans les villas de la Cité de la CAN pour l’hébergement des 32 Aigles.

À Abidjan, les supporters des Aigles sont également chauffés à blanc. Beaucoup ont fait leurs affaires pour les gradins du stade Amadou Gon Coulibaly.  

« Le football est le meilleur rassembleur au monde. Nous sommes mobilisés derrière notre pays, le Mali. Mais à la vérité, c’est derrière l’union entre les frères maliens et ivoiriens que nous sommes mobilisés », explique Coulibaly Tiéfi, rencontré vendredi 5 janvier 2024 sur l’esplanade de l’immeuble le Mali d’Abidjan-Cocody. Il ne partira pas à Korhogo comme beaucoup de ses compatriotes vivant à Abidjan. « Je vais regarder tous les matchs ici à Abidjan. Mais mon cœur sera à Korhogo », soutient-il. 

C’est également le sentiment de Yacouba Youssouf Ballam, président de l’association ‘’Tomba’’, organisation connue aussi sous le nom de Rassemblement des Maliens pour la paix et la cohésion en Côte d’Ivoire (RMPC-CI).  « Cette CAN va renforcer la cohésion entre les peuples ivoiriens et maliens. Mais mieux, je suis convaincu qu’elle va cicatriser les plaies sur le plan diplomatique entre nos deux États », se dit convaincu cet autre supporter des Aigles, qui ne cache cependant pas son admiration pour l’équipe nationale de Côte d’Ivoire. « Je sais que les Aigles iront loin dans cette CAN », espère le président de ‘’Tomba’’. Un espoir que l’éminent journaliste sportif ivoirien, Fernand Dédé, comprend bien. « À Korhogo, le Mali joue à domicile ou presque. Le Mali ne sera pas dépaysé dans cette poule à Korhogo. Et le Mali a fait d’énormes progrès. On l’a vu à l’occasion de ces précédentes éditions. La Côte d’Ivoire aurait pu tomber en quarts de finale. En Égypte, face à cette équipe malienne qui l’a littéralement dominée et qui a fini par perdre », a soutenu M. Dédé sur RFI.  À Korhogo, on sait que la fête sera belle. « Les tickets de 1000 F et 2000 F sont finis. Il ne reste que ceux de 5000 et 10 000 F CFA… »

 Bien entendu, sous la vigilance des autorités sécuritaires qui assurent avoir bien pris toutes les mesures pour qu’il en soit ainsi.

Ténin Bè Ousmane

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *