Le corps sans vie de l’adjudant Diomandé Karamoko, a été retrouvé criblé de balles dans la matinée du jeudi 29 février 2024 ! Nous sommes à quelques encablures du village de Kolonza, situé à une vingtaine de kilomètres de Tengrela, sur une piste de contournement menant au Mali, témoigne-t-on. Une semaine plus tôt, le 21 février, quatre dozos ivoiriens périssaient, sous les balles assassines d’inconnus, dans une forêt classée située à cheval sur les territoire ivoirien et burkinabè.
Les circonstances de ces ‘‘assassinats’’ sont encore floues, puisque les tueurs courent toujours. On le sait. Des enquêtes sont diligentées par les autorités compétentes, mais au regard des difficiles relations entre la Côte d’Ivoire et ses deux voisins septentrionaux, le travail de nos fins limiers ne sera pas aussi simple.
Sans être pessimiste, on s’interroge bien sur la portée des investigations des policiers ivoiriens, dans un contexte où la collaboration entre les forces de sécurité ivoiriennes et ses deux voisins est en pointillé. Faut-il rappeler que deux militaires ivoiriens, arrêtés le 19 septembre dernier, alors que ces derniers s’étaient retrouvés par erreur en territoire du Burkina Faso, ont été mis aux arrêts et y sont encore détenus.
Cette difficile collaboration des forces de sécurité à nos frontières ne profite qu’aux forces du mal. Ces terroristes ont désormais la latitude de se faufiler de part et d’autre de la ligne de démarcation (encore floue) entre la Côte d’Ivoire et ses voisins du Mali et du Burkina Faso, pour assouvir leurs basses besognes.
Les autorités sécuritaires de ces ‘’trois frontières’’ sont interpellées, au plus haut niveau. Le temps est venu de re-constituer ou de raffermir les comités mixtes de patrouille, de partager les informations de part et d’autre des frontières. Sinon, les criminels, la pègre ou les terroristes font de bonnes affaires à nos frontières. En attendant, ça tue dans le septentrion ivoirien.
Ténin Bè Ousmane