Militant acharné du RHDP, ce qualificatif est de mon jeune frère Yao Noël, journaliste de son état. J’ai toujours pensé que « la vie est unique et que nous devons en faire un paradis ». Les difficultés rencontrées ne sont que les témoignages de sa beauté. Cette belle assertion d’un philosophe Français m’a inspiré et déterminé à poursuivre mon engagement dès l’intrusion des militaires de mon pays sur la scène politique, le 24 décembre 1999.
Déçu de la maladroite guerre menée contre l’ex-Premier ministre de Félix Houphouët-Boigny, Alassane Ouattara, j’ai pris la résolution de jouer à l’éveilleur de conscience politique. Ma plume s’est mise au service des retrouvailles des héritiers du Père-Fondateur de la Côte d’Ivoire moderne. Après Marcoussis et la mise en route de l’alliance RHDP, je n’ai cessé d’appeler les Présidents du PDCI RDA et des autres houphouëtistes à la dignité et à la sincérité politique.
Naïvement peut-être, j’ai rêvé que plus jamais, les héritiers et les disciples du sage de Yamoussoukro, ne devraient plus jamais s’affronter, se battre pour le pouvoir. Naturellement, lorsqu’ Alassane Ouattara accède au pouvoir, J’ai tout de suite décidé de payer la dette que j’avais à l’égard du fils de Dramane Ouattara et de Nabintou Cissé. Oui, j’avais une dette à payer : des liens familiaux nous unissant. Je n’en dirai pas plus.
Six mois après son installation dans le fauteuil présidentiel, j’ai créé un Comité d’Action Politique, calqué sur le modèle des CAP américains. Cadre du PDCI (j’ai été membre du bureau Politique jusqu’à ma ville natale et même éphémère délégué communal à Bondoukou, ma ville natale). J’ai en même temps de créer le CAP pour le second mandat d’ADO. Et également, de « pousser » le PDCI RDA et son président à aller résolument au Parti Unifié. Cette dynamique du rassemblement et de l’unité d’action pour la conservation du pouvoir d’Etat, nous a conduits à adhérer en 2018 au RHDP.
Quatre ans après notre traversée du Rubicon, que sont devenus les transfuges du PDCI RDA ? Que valent ces hommes politiques ? Le plus illustre d’entre nous, l’ex-vice-président, Daniel Kablan Duncan, a très vite fait défection en démissionnant, moins de 10 jours avant la disparition brutale du Premier ministre Gon Coulibaly. Est-ce parce qu’Alassane Ouattara a préféré le petit fils de Péléforo Gon Coulibaly au Banquier central venu de l’ethnie Apolo ? L’histoire nous le dira. Parmi ceux qui restent, le Premier ministre Patrick Achi est le plus en vue. Ensuite viennent les présidents Ahoussou Jeannot du Sénat, Aka Aoulé du Conseil Economique et social, l’inspecteur Général d’Etat Ahoua N’Dolly. Tout de suite après, ce sont les ministres Kobenan Kouassi Adjoumani, Kouakou Amedé, Danho Paulin et Alain Donwahi. Quel est le véritable poids politique de ces nouveaux venus dans le système Ouattara ? Ont-ils été véritablement bien acceptés ? Peuvent-ils supplanter les ex républicains lorsqu’il s’agira de choisir le successeur, l’héritier d’Alassane Ouattara ?
L’enjeu actuel est la conservation du pouvoir RHDP. 2025, c’est bientôt. Le pouvoir est ce qui rend possible l’existence de la société et sa conservation. Bédié en s’acharnant sur Alassane Ouattara, a fini par le perdre. Laurent Gbagbo, en faisant retourner la baïonnette contre le peuple qu’il était censé protéger, s’est retrouvé embastillé à Korhogo puis à la Haye pendant 11 ans. Patrick Achi est assurément pour le moment « le transfuge » le mieux placé pour avoir un destin national.
Pour avoir été Ministre dans plusieurs gouvernements depuis 2001, le métis Akyé d’Adzopé est un espoir pour le RHDP. Gros travailleur, technocrate aguerri, il est admiré par les Ivoiriens. Son tandem avec Alassane Ouattara marche apparemment. Originaire d’une région réputée au « frondeur », il est surtout métis attié. Il est le plus présidentiable des transfuges du PDCI. Jeannot Ahoussou-Kouadio est aussi un possible prétendant à la succession. Mais, sa gestion éphémère de la Primature et par son absence prolongée pour cause de maladie l’ont beaucoup affaiblies politiquement. Quant à l’inspecteur d’Etat originaire de Bongouanou, il n’a pas l’étoffe de président, lui qui est resté tout près du pouvoir après la démission de son mentor Daniel Kablan Duncan. Alassaniste de circonstance, Ahoua N’Dolly prendra sa retraite politique surement à la fin du mandat d’Alassane Ouattara. Aka Aoulé, brillant homme politique, tout semble lui avoir réussi depuis son entrée en politique.
Agni du Sud Comoé, il semble avoir atteint son summum avec sa nomination à la tête du Conseil économique, social, environnemental et Culturel. Il reste les plus Jeunes transfuges du PDCI-RDA ; nous parlerons seulement du bouillant ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, qui se fait appelé « l’éléphant du Zanzan ». Chez lui dans le Gontougo, il est demeuré le tout puissant ministre, député et président du Conseil Régional jusqu’à ce jour.
Mais, depuis la nomination d’un Ministre-Gouverneur issu de l’ex-RDR à la tête du district autonome du Zanzan, Le Ministre d’Etat, Ministre de l’Agriculture et du Développement Rurale se sent- il bousculé sur ses terres ? Craint- il de perdre de l’influence ? Avec la création de l’UGN, et la nomination d’un cadre du Zanzan comme Président de cette structure apolitique en apparence, se sent- il menacé d’être exclu du cercle restreint des Houphouëtistes du RHDP ?
Des rumeurs circulent sur ces mauvaises relations avec le Ministre Gouverneur et beaucoup, si non l’ensemble des cadres Dioula de la ville aux Mille Mosquées. Ceux-ci ont réussi à arrimer le Gontougo au grand nord ivoirien. Alassaniste de la deuxième heure, l’éléphant du Zanzan est sorti affaibli dans son refus d’adhérer à l’Union Générale des Cadres du Grand-Nord. C’est le lieu de rappeler à tous nos politiciens que la Côte d’Ivoire est la conjugaison du Génie Propre des Ivoiriens et de la politique d’ouverture imposée par feu Felix Houphouët Boigny. La Côte d’Ivoire doit demeurer unie, forte, et rassemblée dans sa diversité tout ivoirien doit se donner pour but ultime : Gouverner ce pays demande de s’éloigner des clivages ethniques, des différents religieux et de cultiver l’écoute, l’échange, l’humilité et la tempérance.
Notre pays doit demeurer une espérance pour chacun de ses fils. Pour revenir au Ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, que retenir de ce bouillant politicien ? Leader incontesté du PDCI, puis aujourd’hui le RHDP. Généreux à souhait, le Ministre Adjoumani est un digne fils du Royaume Bron. Natif d’Amanvi, une petite et accueillante cité, l’enseignant de lycée s’est vite fait happé par la politique. Député depuis plus d’une vingtaine d’années, il est le Premier Président élu du Conseil Régional du Gontougo très attaché à ses terres, il ne rate aucune occasion pour passer du bon temps parmi les siens. Ministre dans plusieurs gouvernements, de 2001 à 2012, il fait partie des personnalités de haut niveau du parti d’Alassane Ouattara. Jalousé par ses ex-amis du parti d’Henri Konan Bédié, l’enfant prodige d’Amanvi fait la fierté de ses frères du PDCI qui ont rejoint le RHD. Adjoumani réussira-t-il à s’imposer et à supplanter ses nouveaux amis du RHDP pour se positionner dans le starting bloc des « Présidentiables du RHDP ?» Le Président Fondateur de « Sur les Traces d’Houphouët Boigny » est un politicien accompli. Il s’est constitué une écurie de cadres aptes à occuper des postes électifs dans sa région. Le Ministre Adjoumani a toutes les chances pour se faire réélire à la tête du Conseil Régional du Gontougo.
Abdoulaye Gbané, cadre du RHDP