ÉCOLE IVOIRIENNE : POURQUOI LE NORD EST EPARGNE CONGES ANTICIPES

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Chaque année, le phénomène des congés anticipés révolte les Ivoiriens. La solution pour endiguer le phénomène pourrait venir de l’exemple du Nord

Les congés de nouvel an se dérouleront du mercredi 20 décembre 2023 au dimanche 7 janvier 2024 inclus.  Comme chaque année, à l’approche de cette période, on assiste à une vague de perturbations des cours à l’école. Un phénomène appelé congés anticipés. Pour l’endiguer plusieurs solutions ont été proposées. Programmer les devoirs pendant ces deux semaines fatidiques, sanctionner les fauteurs de troubles, sensibiliser, etc. Mais des petits malins continuent de troubler les cours. Si plusieurs villes du pays sont touchées, le constat majeur c’est qu’au Nord, les établissements ne rencontrent quasiment aucune perturbation. Selon Kadio Claude, le président des parents d’élèves et d’étudiants de Côte d’Ivoire (Opeeci), la raison en est simple. « Les personnes qui sont à la base de ces perturbations viennent des syndicats d’élèves et d’étudiants. Or, nous remarquons que ces structures ne sont pas assez implantées dans les écoles du Nord », explique Kadio Claude. Même si  Allah Saint-Clair, le secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci) signale que sa structure n’a rien à voir avec ces mouvements de perturbations. Par ailleurs, pour le leader syndical, la Fesci a ses bases dans toutes les régions du pays.  Un son discordant avec celui du Comité des élèves et étudiants de Côte d’Ivoire (Ceeci). Ouattara K. Jacob, son porte-parole maintient qu’à partir de Bouaké, jusqu’au Nord, l’ambiance dans les établissements scolaires est paisible parce que c’est la Ceeci qui a plus de contrôle dans cette partie du pays. Et, à l’entendre, le comité a pour devise l’accompagnement des écoles et non leur perturbation. « Chaque année à l’approche des fêtes de fin d’année, nous allons dans les écoles pour sensibiliser les élèves. Ce sont ces actions qui ont porté et qui font qu’il n’y a pas de troubles à l’écoles dans le Nord », explique-t-il. Une sensibilisation à laquelle participe les parents d’élèves. Du moins, selon Kadio Claude. 

Sensibiliser

 «L’année dernière, nous avons sillonné des établissements du 15 au 22 décembre afin de sensibiliser contre le phénomène des congés anticipés. Nos cibles, ce sont les élèves mais surtout les parents d’élèves. Nous  leur demandons de venir avec leurs parents, pendant la campagne », explique-t-il. Mais en Côte d’Ivoire, reconnait-il, les zones névralgiques pendant la perturbation des cours, se situent plus à l’Ouest du pays. Il s’agit, d’après lui, d’Arah, de Soubré, de Divo.  À Abidjan, il y a les lycées modernes 1 et 2 d’Abobo.  Toutefois, à l’entendre, des élèves ont été arrêtés l’année passée au lycée moderne Félix Houphouet-Boigny de Korhogo pendant ces congés anticipés. 

Kouamé Bertoli, porte-parole du Réseau des instituteurs de Côte d’Ivoire (Rici), ajoute à l’accalmie dans les établissements du Nord, un contrôle plus rigoureux des autorités. Mais, surtout, une implication des parents d’élèves dans la surveillance des enfants. Un exemple dont on pourrait se servir dans d’autres régions du pays. 

Georges Dagou

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