CÔTE D’IVOIRE/LA GRANDE CROISADE DES DOZOS POUR LA PAIX ET LA COHESION SOCIALE

Culture Politique

La Confrérie des dozos de Côte d’Ivoire (CODOZ-CI) a entamé une vaste tournée à l’intérieur du pays pour sensibiliser et mobiliser ses troupes en faveur de la paix et la stabilité nationale. 

Les dozos, chasseurs traditionnels, veulent s’impliquer activement dans le renforcement de la paix et la stabilité en Côte d’Ivoire. Rassemblés au sein de la Confrérie des dozos de Côte d’Ivoire ( CODOZ-CI), ils écument depuis plusieurs semaines, le territoire national pour battre le rappel de leur troupe et sensibiliser sur leur mission de paix et de renforcement de cohésion sociale. Après le nord-est (Bounkani), les 21, 22 et 23 février 2024, l’organisation présidée par le capitaine de vaisseau à la retraite Moussa Touré a été accueillie à Man capitale du Tonkpi, ce weekend du samedi 27 au dimanche 28 avril 2024.

Durant leur conclave, le patron des dozos, ancien militaire, a inviter les dozos de l’Ouest à respecter l’autorité notamment les Forces de défense et de sécurités (FDS). « Nous ne sommes pas de militaires, nous ne sommes ni gendarmes, ni policiers. Mais nous devons être utiles aux militaires. Nous ne devons pas avoir d’armes de guerre. Nous devons collaborer avec les FDS de façon étroites », a-t-il confier à ses hommes.

Faut-il souligner que cette collaboration ne font pas des dozos des supplétifs à l’armée pour participer directement à des opérations de sécurisation. Selon Moussa Touré les dozos ne devraient pas tenir de checkpoints ou procéder à des fouilles comme les forces de défense et de sécurité. « Dans un contexte d’insécurité, il était important que nous fassions cette tournée pour parler et rassurer les populations ».

Le président de la Confrérie des Dozos de Côte d’Ivoire révèle tout un programme de soutien pour renforcement de la cohésion sociale, notamment dans les zones Nord de la Côte d’Ivoire. Selon lui, les défis sécuritaires imposent l’implication de tous. « Il faut mobiliser toute la communauté nationale pour faire face à ces défis. Le monde a changé et tous les dozos doivent s’inscrire dans cette dynamique. Aujourd’hui, nous voulons renforcer nos relations avec les populations, mais aussi notre collaboration avec les autorités sécuritaires », avait relevé Abdoulaye Koné, le secrétaire général du CODOZ-CI, au terme de l’étape de Bouna en février dernier.

L’étape de Man a mobilisé plusieurs autorités dont le représentant du ministère de la Culture. « La confrerie des dozos entre dans ce que l’Unesco appelle le patrimoine culturel immatériel, car ils détiennent des connaissance extrêmement importantes dans divers domaines », a souligné Fernand Sékongo, conseiller spécial du Ministre de la Culture. « Ils savent beaucoup sur les plantes médicinales ; ils savent lire les astres dans la nature ; ils ont un savoir et un savoir-faire grâce à leurs formations à l’école initiatique traditionnelle où on leur enseigne des normes de conduite, des valeurs de probité », a relevé M. Sékongo, non sans les exhorter à ne pas s’éloigner de ces valeurs qui caractérisaient le dozo de l’ancien temps. « Le dozo dans l’ancien temps, était au service de la communauté, c’était un guerriers. Dans la moitié nord du pays, le dozoya c’est une institution intègre ».

Présent également à la cérémonie officielle d’échange, le Médiateur délégué du Tonkpi est revenu sur l’importance que l’Etat ivoirien accorde à cette confrérie et aux patrimoine culturel national. « L’État a adopté une loi portant protection du patrimoine culturel des peuples de Côte d’Ivoire l’an dernier (2023). Toutes les traditions initiatiques sont désormais protégées », a révélé Yoro Badia. Qui espère que ces vestiges qui se transmettaient autrement par l’oralité puisse être bien encadré et enseigné dans les écoles. « Il faut que les dozos continuent à faire en sorte que la collaboration avec les FDS soit contimue, ils devraient contribuer à l’apaisement et à la cohésion sociale », a plaidé le Médiateur délégué du Tonkpi.

Ismaël Coulibaly

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